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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/48

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tomber sur une chaise en cachant sa tête dans ses deux mains.

— Mon cher Henry, — lui répondis-je, profondément touché de son accent, — remercions au contraire le hasard qui nous fournit cette épreuve… l’émotion que nous ressentons tous les deux ne nous montre-t-elle pas que cette amitié nous est déjà bien avant dans le cœur ? Aurions-nous trouvé une révélation pareille dans la pâle uniformité de la vie du monde ? Croyez-moi, voyons dans ceci une bonne fortune ; bénissons-la et profitons-en… C’est au feu que se reconnaît l’or pur…

Un pilotin descendant précipitamment vint prier Falmouth de monter sur le pont.

Cet enfant sorti, Henry se jeta dans mes bras avec effusion et me dit : — Vous êtes un noble cœur… mon instinct ne m’a pas trompé.

Je restai seul.

Si Falmouth craignait pour moi les chances de ce combat, je les craignais aussi vivement pour lui.

Cette inquiétude me révélait toute l’étendue de l’affection que je lui portais.

Par quel miracle cette amitié s’était-elle si promptement développée ? Comment ses ra-