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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/49

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cines étaient-elles déjà si profondes, malgré mes doutes, malgré ma défiance, malgré mon incrédulité habituelle ?

Je ne sais, mais cela était ainsi, et pourtant depuis un mois à peine nous voyagions ensemble.

Peut-être ces progrès si rapides étonneront-ils moins si l’on songe au secret instinct qui nous attirait déjà l’un vers l’autre dès avant notre départ.

.........................

Je pris mes armes.

J’eus alors un moment d’effroyables angoisses…

En pensant au péril que nous allions courir, je craignis d’être lâche… ou plutôt que mon courage ne fût pas à la hauteur d’un noble dévouement ; je me demandais si, dans un danger suprême, je saurais sacrifier ma vie pour sauver celle de Falmouth, et, je l’avoue à ma honte, je n’osai pas me répondre avec certitude…

Je me savais, il est vrai, brave, d’une bravoure froide, assez opiniâtre. J’avais eu un duel, dans lequel mon énergie calme m’avait fait honneur ; mais était-ce là du vrai courage ? Un homme bien né peut-il refuser un