Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/55

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sure : au moment de cet abordage, j’avais les mêmes préoccupations… Je me voyais avec horreur, privé d’un bras ou d’une jambe, devenir ainsi pour tous un objet de pitié répulsive.

Un léger coup sur l’épaule me tira de ces réflexions.

Je me retournai : Falmouth, sans interrompre le Rulle Britannia qui sifflait entre ses dents, me montra du bout de son fusil quelque chose de blanc à l’horizon, qui s’approchait de plus en plus…

Je commençai à distinguer parfaitement le mystic.

Tout à coup je fus ébloui par une nappe de lumière qui un moment éclaira l’horizon, la mer et tout ce que je voyais du yacht… En même temps j’entendis la détonation successive de plusieurs armes à feu et le gémissement des balles qui passèrent près de moi.

Au bruit sec, à l’espèce de pétillement dont la détonation fut suivie, à quelques éclats de bois qui tombèrent à mes pieds, je m’aperçus que les balles s’étaient logées soit dans la mâture, soit dans la muraille du navire.

Mon premier mouvement avait été de me reculer, mon second fut d’ajuster et de tirer dans