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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/74

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du monde contre elle, et que vous ne m’aviez pas encore appris tout ce qu’elle valait, je m’étonnai de vous voir, vous, chercher le bonheur dans une liaison avec une femme d’une légèreté si reconnue, l’exquise susceptibilité que je vous supposais devant être à chaque instant cruellement froissée dans vos relations avec madame de Pënâfiel.

« Les hommes comme vous, mon ami, sont doués d’un tact, d’une finesse, d’une sûreté extraordinaires qui les empêchent généralement de se méprendre sur les affections qu’ils choisissent : est-ce vrai ? Hélène, Marguerite, n’étaient-elles pas en tout dignes de votre amour ? Aussi, croyez-moi, confiez-vous toujours en aveugle à vos premières impressions.

« Je vous dis cela, parce que je sens combien je vous aime, et qu’il doit être dans votre instinct de m’aimer aussi.

« Pardon de cette parenthèse ; revenons à la marquise.

« Tant que je vous vis heureux, vous ne m’intéressiez que par le mal que j’entendais dire de vous.

« Mais bientôt le déchaînement du monde contre votre bonheur devint si général et si acharné, les calomnies devinrent si furieuses,