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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/75

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que je commençai à croire que madame de Pënâfiel méritait votre amour, comme vous méritiez le sien. Plus tard, vous m’avez tout dit, et je reconnus ma première erreur ; puis vint cette cruelle rupture.

« Vous avez bien douloureusement expié vos doutes !  ! qu’ils vous soient pardonnés.

« Lorsque vous m’avez demandé de vous aider à rendre service au mari de votre cousine Hélène, la délicatesse de vos procédés à son égard fut si touchante, que vous grandîtes de beaucoup dans ma pensée ; je ressentis pour vous une estime, une admiration profonde… Oui, mon ami… j’admirai plus encore votre désintéressement que votre manière d’agir… parce que je pénétrais que, par une fatale disposition de votre caractère, vous trouviez moyen de flétrir à vos propres yeux le mérite de cette action, et que vous ne seriez pas même récompensé par votre conscience.

« Depuis longtemps je méditais, par désœuvrement, d’aller en Grèce ; je vous vis si malheureux, que je crus le moment favorable pour vous proposer d’entreprendre ce voyage avec moi. Je l’entourai de mystère pour piquer votre curiosité, et lorsque je vous vis décidé à m’accompagner, je fus bien heureux.