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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/77

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ne me surprit pas ; il y avait entre nous, je crois, une telle affinité, nos deux âmes étaient pour ainsi dire si vivement aimantées par la sympathie, qu’au premier contact elles devaient se lier à tout jamais.

« Une fois certain de votre affection, j’examinai mon trésor à loisir.

« Je fis comme ces antiquaires qui, maîtres enfin de la rareté qu’ils convoitaient, se délectent dans l’examen, dans l’admiration de ses beautés. Ce fut ainsi que j’appréciai votre savoir, votre sens profond… Ce fut alors que je cherchai à éveiller les grands instincts que je croyais exister en vous…

« Je ne m’étais pas trompé depuis ces découvertes, vous ne fûtes plus à mes yeux un pauvre enfant nerveux et irritable que l’on aime parce qu’il est faible et parce qu’il souffre, mais un jeune homme fier et hardi, à la forte pensée, à la vaste intelligence, à l’esprit flexible, qui avait tous les défauts de ses qualités éminentes.

« Le mystic sarde nous attaqua : j’eus un horrible pressentiment… je voulais éviter le combat. Cela fut impossible, et je remercie maintenant le destin… car vous êtes presque guéri, et je vous dois la vie.