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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/96

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— Le vent ayant soufflé du nord depuis ce matin, mylord, il nous met en bonne route pour Malte. S’il continue, nous pourrons y arriver demain soir.

— Tâche donc, mon brave Williams, de nous y conduire le plus tôt possible Mais donne-moi ton bras pour rentrer chez moi….

Je restai seul.

Je n’ai pas besoin de dire l’amertume de mon désespoir.

Ravivée par une fièvre ardente qui se développa, ma blessure me lit de nouveau beaucoup souffrir.

Plongeant à chaque instant dans les vagues soulevées par le vent, dont la violence augmentait d’heure en heure, la goélette recevait de rudes secousses. Ce langage me causait un ébranlement si douloureux, que parfois je ne pouvais retenir un cri aigu.

Le docteur vint s’informer de mes nouvelles et me demander comment je me trouvais ; par une sorte d’obstination puérile, je lui cachai mes souffrances.

Cet homme appartenait à Falmouth. Un scrupule exagéré m’empêchait d’accepter désormais ses soins.