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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/106

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les portraits exposés indifféremment à tous les yeux.

Lorsque nous quittâmes le chalet, le soleil jetait ses reflets de pourpre et d’or dans les eaux paisibles de l’étang. Les acacias secouaient leur neige rose et embaumée. On n’entendait aucun bruit… de tous côtés l’horizon était borné par de grandes masses de verdure… nous nous trouvions au milieu de la solitude la plus profonde, la plus paisible, la plus mystérieuse…

Sans doute émue à la vue de ce tableau d’une mélancolie si douce, Catherine s’accouda sur le balcon du chalet, et resta quelques minutes rêveuse.

Irène s’assit à ses pieds et se mit à cueillir des roses et des chèvrefeuilles pour faire un bouquet.

Je m’appuyai sur la porte, et malgré moi j’éprouvai une angoisse douloureuse en contemplant madame de Fersen…

J’allais passer de longs jours auprès de cette femme si passionnément aimée… et la délicatesse devait m’empêcher de lui dire un mot de cet amour si ardent, si profond, que tous les événements passés avaient encore augmenté…

Et je ne savais pas si j’étais aimé… ou plu-