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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/109

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j’agis à peu près comme les gens qui, ne pouvant faire un calcul de tête, sont obligés de le faire sur le papier.

Quel sera pour moi la fin de cet amour ? Le docteur Ralph a formellement signifié à madame de Fersen que ma présence serait longtemps indispensable à la parfaite guérison d’Irène, et que, pendant deux ou trois mois encore, il fallait surtout songer à calmer l’imagination de cette enfant, et à ne pas lui donner la moindre secousse ou le moindre chagrin : ces émotions étant d’autant plus dangereuses pour elle qu’elle les concentrait profondément.

L’attraction que j’inspire à Irène, attraction que le docteur Ralph attribue à des affinités magnétiques et mystérieuses, dont il cite mille exemples, soit chez les hommes, soit chez les animaux, mais qu’il avoue ne pouvoir expliquer ; cette attraction, dis-je, me met dans une position singulière.

L’action de ma présence ou de mon absence sur cette enfant est un fait acquis, irrécusable. Depuis près d’une année Irène a eu trois ou quatre crises légères, graves, ou presque mortelles, qui n’ont pas eu d’autres causes que son chagrin de ne plus me voir, et surtout de ne plus me voir auprès de sa mère… car sa gou-