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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/117

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Est-ce bien moi… moi… qui écris ceci au Bocage… dans le chalet ?…

Oui, oui, c’est moi… je regarde cette pendule, elle marque cinq heures… je vois l’étang réfléchir les rayons du soleil, j’entends les arbres frémir sous la brise, je sens le parfum des fleurs, et au loin j’aperçois sa demeure à elle.

Ce n’est donc pas un songe ?

Voyons, rassemblons mes souvenirs… remontons pas à pas jusqu’à la source de ce torrent de félicité qui m’enivre…

Quel jour sommes-nous aujourd’hui ?… je ne sais plus… Ah ! c’est dimanche… elle est allée à la messe ce matin… et elle y a pleuré… beaucoup pleuré.

Bénies soient ces précieuses larmes !

Mais quand donc avons-nous reçu ces journaux ?… Les voici, c’était avant-hier…

Avant-hier !… chose étrange !… Des années se seraient passées depuis ce jour qu’il ne me paraîtrait pas plus lointain !!!

Entre le passé d’hier qui nous était presque indifférent, et le présent d’aujourd’hui qui est tout pour nous… il y aurait donc un siècle de distance ?…