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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/120

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lement le chalet, il est tout proche… vous vous reposerez sur le banc qui est à la porte…

— Mais Irène ! « s’écria-t-elle avec inquiétude.

Une sinuosité de la route nous cacha la gouvernante qui nous avait déjà de beaucoup devancés.

Je soutins Catherine, et quelques secondes après elle fut assise devant la porte du chalet.

Les nuages orageux s’étaient dissipés ; à nos pieds nous voyions l’étang dans lequel les étoiles commençaient à se réfléchir… Le parfum des fleurs, que les temps lourds et chauds rendent plus pénétrant, saturait l’air… il n’y avait pas un souffle de brise, pas un bruit.

La nuit était si douce, si belle, si transparente, qu’a son indécise clarté je distinguai parfaitement les traits de Catherine… Toute ma vie semblait concentrée dans mon cœur, qui battait avec force.

Comme Catherine, je me sentais aussi accablé, énervé par l’atmosphère tiède et embaumée qii nous entourait…

Madame de Fersen était assise et accoudée sur des coussins ; son front se reposait dans une de ses mains.

Le calme était si profond, que j’entendais le bruit précipité de la respiration de Catherine.