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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/128

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que de reconnaître l’épouvantable vanité des vœux qu’on adresse au ciel pour un être adoré que vous tremblez de perdre ; mais, au moins, vous avez une minute d’espoir… mais, au moins, c’est un devoir que vous remplissez… mais, au moins, votre douleur a un langage, — vous ne la croyez pas stérile !!!

Mais ne pouvoir dire à aucune puissance humaine ou surhumaine sauvez-la !!! c’est affreux.

Je sentis si douloureusement cette impuissance, qu’éperdu je tombai à genoux sans savoir à qui j’adressais mon ardente prière. Mais profondément convaincu, dans ce moment d’hallucination, que ma voix serait entendue, je m’écriai : — Sauvez-la !.. — sauvez-la !… Puis, malgré moi, j’eus une lueur d’espérance, j’eus pour ainsi dire la conscience d’avoir accompli un devoir.

Plus tard, je rougis de ce que j’appelais ma faiblesse, ma puérilité.

Puisque mon esprit ne pouvait comprendre, et conséquemment ne pouvait croire les affirmations qui constituent les différentes religions humaines, quel dieu implorai-je ?…

Quel pouvoir avait pu m’arracher cette