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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/129

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prière… le dernier cri, la dernière formule du désespoir.

La crise que le docteur redoutait n’a pas eu lieu…

Catherine n’est pas mieux, mais elle n’est pas plus mal… Pourtant le délire continue.

La froideur du docteur Ralph à mon égard est toujours extrême.

Depuis que sa mère est malade, Irène donne de fréquentes preuves de sensibilité et de tendresse enfantine, mais sérieuse et résolue comme son caractère.

Ce matin elle m’a dit : « Ma mère souffre beaucoup, n’est-ce pas ?

— Beaucoup, ma pauvre Irène !

— Quand un enfant souffre, sa mère vient souffrir à sa place pour qu’il ne souffre plus, n’est-ce pas ? — me demanda-t-elle gravement.

Étonné de ce singulier raisonnement, je la regardai attentivement sans lui répondre ; et elle reprit :

— Je veux souffrir à la place de ma mère… menez-moi au médecin. »