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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/132

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la résolution sincère de ne plus voir celui qui les a séduites et de… n’avoir au moins à pleurer qu’une trahison, qu’une surprise.

Cette résolution, elles y sont d’abord fidèles. Elles cherchent, non à excuser, mais à racheter leur faute à leurs propres yeux par le rigoureux accomplissement de leurs devoirs ; mais le souvenir de cette faute est là… toujours là…

Plus le cœur est noble, plus la conscience est sévère, plus le remords est implacable… Alors elles souffrent affreusement, les malheureuses… car elles sont seules, car elles sont forcées de dévorer leurs larmes solitaires et de sourire au monde…

Alors, quelquefois, effrayées de cette solitude, de cette concentration muette de leurs peines, elles se résignent à demander des consolations, de la force à celui qui les a perdues. Au nom de leurs remords, elles le supplient d’oublier un moment d’erreur… de n’être plus pour elles qu’un ami sincère, que le confident des chagrins qu’il a causés. Mais, presque toujours, les femmes n’ont pas encore pleuré toutes leurs larmes…

L’homme, grossier comme son espèce, ne comprend pas cette lutte sublime de l’amour