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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/142

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vaient si haut qu’elles allaient jusqu’aux théories les plus abstraites et les moins praticables ; ou elles descendaient à des intérêts si mesquins et si positifs qu’elles étaient étroites et misérables.

C’étaient encore des discussions aussi stériles qu’infinies sur ce thème usé : La Restauration devait-elle résister ou céder à l’influence démocratique ? etc., etc.

Catherine m’étonnait toujours par la flexibilité de son esprit et par les tendances généreuses de ses convictions. Un de ses triomphes surtout était la démonstration des avantages que devait trouver la France à préférer l’alliance russe à l’alliance anglaise. Lorsque je la complimentais à ce sujet, elle me disait en riant que j’étais la France, et que tout le secret de son éloquence était là.

J’aurais pu lui répondre aussi que ma diplomatie, c’était elle ; car, pour lui plaire, je surmontai ma profonde antipathie pour le commérage européen des diplomates qui se donnaient rendez-vous chez elle, et je conservai mes habitudes de travail auprès de M. de Serigny. Peut-être aussi demeurai-je dans cet emploi par un sentiment d’orgueil que je ne m’avouais pas, et que faisaient naître sans