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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/141

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nées du Bocage, ces journées d’un bonheur si calme, si facile ! souvent aussi, lorsqu’à Paris j’échangeais avec Catherine un tendre regard inaperçu de tous, mais bien compris par nous, je ressentais cette joie orgueilleuse qu’on éprouve toujours lorsqu’on possède un secret à la fois formidable et charmant, d’où dépendent l’honneur, l’existence, l’avenir d’une femme adorée.

Quelque temps avant son départ, M. de Fersen m’avait confié que sa femme devenait indifférente aux intérêts politiques dont elle s’était beaucoup occupée jusqu’alors…

De retour à Paris, je vis avec étonnement Catherine reprendre peu à peu ses anciennes relations.

Son salon, que je fréquentais assidûment, était, comme autrefois, le rendez-vous habituel du corps diplomatique. Bientôt les sujets d’entretien qu’on y traitait journellement devinrent si sérieux, qu’à l’exception des ministres et de quelques orateurs influents des deux chambres, la société française élégante et futile disparut presque entièrement des réunions de madame de Fersen.

Quoique sérieuses, ces conversations n’avaient pas une véritable importance : ou elles s’éle-