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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/145

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les plus sérieux en apparence, que je prenais mon bonheur en patience.

En effet, il n’y a rien de si charmant que ce jargon de convention, au moyen duquel les amants savent se parler d’eux-mêmes, de leurs espérances et de leurs souvenirs, au milieu du cercle le plus solennel. Rien ne m’amusait tant que de voir les hommes les plus graves prendre innocemment part à nos entretiens à double sens.

Mais aussi ces personnages me faisaient souvent cruellement payer ces joies mystérieuses… D’abord ils me dérobaient presque toutes les soirées de Catherine, qui les passait généralement chez elle ; et souvent dans la matinée, une lettre de leur part, demandant un rendez-vous à madame de Fersen, venait changer tous nos projets.

Catherine souffrait autant que moi de ces obstacles. Mais qu’y faire ?… Sous quel prétexte refuser l’entrevue qu’on sollicitait d’elle ?… Moi qui avais poussé jusqu’à la plus scrupuleuse délicatesse la crainte de compromettre en rien sa réputation, pouvais-je l’engager dans une démarche dangereuse ?…

Non… non, sans doute ; mais je souffrais cruellement de ces mille obstacles toujours re-