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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/16

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prince, car il m’apprécie, et je viens prendre jour avec lui pour notre travail.

— Et quel travail, monsieur de Pommerive ? Peut-on, sans indiscrétion, pénétrer ce secret diplomatique ?

— Oh ! c’est tout simple : il a demandé à ce pingre de baron ; — et ici Pommerive ouvrit une parenthèse pour placer une nouvelle méchanceté. — Or, à propos, ce pingre de baron, — reprit-il, — croiriez-vous que lorsqu’il donne ses affreux dîners, une espèce de maître jacques fait une seule fois le tour de la table avec une malheureuse bouteille de vin de Champagne non frappé, qu’il serre précieusement entre ses bras comme une nourrice serre son nourrisson, en vous disant très-vite et en passant plus vite encore : — Monsieur ne veut point de vin de Champagne… sans point d’interrogation, le misérable ! mais au contraire avec un accent d’affirmation…

— Voyez un peu à quoi sert pourtant la ponctuation, monsieur de Pommerive ! Mais revenez donc au prince.

— Eh bien, M. de Fersen ayant demandé au baron de lui enseigner quelqu’un d’un goût sûr et éclairé qui pût lui faire faire une sorte de cours théâtral et le renseigner sur les ac-