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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/179

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située sur la lisière de prairies immenses où je perdis les traces du sanglier.

Cette ferme venait d’être récemment affermée à une veuve appelée madame Kerouët. Mon régisseur m’avait dit beaucoup de bien de l’activité de cette femme, qui arrivait des environs de Nantes, la mort de son mari lui ayant fait quitter l’exploitation qu’elle dirigeait avec lui en Bretagne.

Je voulus profiter de l’occasion, qui me conduisait près de la métairie, pour voir ma nouvelle fermière.

La ferme des Prés était dans une situation très-pittoresque. Son bâtiment principal, entouré d’une vaste cour, s’adossait aux confins de la forêt. Cette habitation, jadis consacrée aux rendez-vous de chasse, était bâtie en manière de petit cbâteau, flanquée de deux tourelles. Une porte cintrée, surmontée d’un écusson de pierre sculptée, conduisait au rez-de-chaussée.

Le temps avait donné une couleur grise à ces vieilles murailles bâties avec une antique solidité. Les tuiles de la toiture étaient couvertes de mousse, et des nuées de pigeons fourmillaient sur le cône pointu d’une des tourelles changée en colombier.