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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/192

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Avec qui ? — demanda mon mari. — Avec un vieux camarade à moi, un capitaine au long cours, qui veut se retirer du commerce et vivre désormais en bourgeois. Il vient d’arriver ici. Il est riche. Ce n’est pas un muscadin, mais il est pur comme l’or, franc comme l’osier, et il fera, j’en suis sûr, le bonheur de votre nièce. » Kerouët revint me dire cela, c’était un vrai bonheur pour nous, et surtout pour Marie, la pauvre orpheline. C’était au mois d’octobre de l’année passée. Marie, ayant dix-huit ans, ne pouvait plus rester à Saint-Denis. Nous la faisons donc venir à la ferme, et nous convenons d’un jour pour que M, Duvallon nous amenât M. Belmont, son ami, qui voulait voir notre nièce avant de rien conclure, bien entendu. Ce jour-là, c’était un dimanche. Notre ferme était bien proprette, Kerouët, Marie et moi bien attifés, lorsque M. Duvallon arrive en cabriolet avec son ami. — Que voulez-vous, monsieur ? Sans doute, son ami n’était pas, comme on dit, un joli garçon, mais il avait la croix d’honneur, la figure d’un brave homme, et il semblait encore très-vert pour son âge, qui pouvait être de quarante-cinq à cinquante ans. Ce monsieur fut très-aimable pour nous. De temps à autre je regardais Marie ; elle n’avait pas l’air de