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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/197

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M. Duvallon a vendu sa ferme de Thouars, et je me serais trouvée sans ressources si le régisseur du château de Cerval, qui connaissait Kerouët, et qui savait que j’étais en état de bien tenir une métairie, ne m’avait proposé cette petite ferme, où je me plais assez, quoique je regrette, hélas ! tous les jours mon pauvre Kerouët, et que je sois bien inquiète du sort de M. Belmont, qui ne nous a écrit qu’une fois par un vaisseau nantais que la Belle Alexandrine a rencontré en pleine mer. Dans cette lettre M. Belmont nous dit de nous tranquilliser, et qu’un jour ou l’autre il reviendra nous surprendre… Quant à Marie, je ne peux pas dire, la chère enfant, qu’elle regrette beaucoup M. Belmont ; elle ne le connaissait pas assez pour cela ; mais, moi, monsieur, je le regrette pour elle ; car, que demain je meure, que fera-t-elle ? Ajoutez à cela qu’elle est si scrupuleuse, qu’il est impossible de la décider à toucher un sou des six mille francs que M. Belmont lui a reconnus, et que M. Duvallon nous envoie tous les trois mois. Nous reportons l’argent chez un notaire de Nantes, où il restera jusqu’à l’arrivée de M. Belmont, qui reviendra maintenant, Dieu sait quand. »

Tel fut à peu près le récit de madame Ke-