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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/207

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Marie se leva et revint dire : « Il neige beaucoup.

— Il neige beaucoup… comme tu dis cela avec indifférence !… Pense donc que monsieur Arthur a trois lieues à faire en pleine nuit, en pleine forêt. »

Je cherchai le regard de Marie. Elle détourna la vue ; je lui dis tristement : « Bon soir, madame…

— Bon soir, monsieur Arthur, » me répondit-elle sans jeter les yeux sur moi.

J’entendis le hennissement d’impatience de mon vieux Black, que m’amenait un garçon de ferme.

J’allais sortir de la chambre, lorsque Marie, profitant d’un moment où sa tante ne pouvait la voir, s’approcha de moi et, me prenant la main, me dit avec une émotion profonde :

« Je vous en veux beaucoup… vous ne savez pas tout le mal que vous me faites ! »

Ces mots n’étaient pas un aveu… et pourtant, malgré la nuit, malgré la neige, je rentrai à Cerval la joie dans le cœur…

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De cette soirée data mon premier espoir.

Il y a huit jours de cela.

Demain est le jour anniversaire de la nais-