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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/206

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fût de rocher pour ne pas avoir pitié d’un amoureux qui parle ainsi. Je ne m’y connais pas, mais il me semble qu’on ne pouvait pas dire autre chose que ce qu’Ivanhoé dit là… tant c’est vrai et naturel…

— Oh ! c’est très-beau, en effet, — dit Marie ; — mais monsieur Arthur doit être fatigué : je vais lire à mon tour. »

Et prenant, presque malgré moi, le livre que j’avais sur les genoux, elle chercha le passage improvisé, et ne l’y trouva pas.

« Les pages que vous venez de nous lire sont si belles que je voudrais les relire, — me dit méchamment Marie.

— Tu as raison, Mario, — dit sa tante ; — moi aussi, je les entendrais avec plaisir encore une fois.

— Ah ! mon Dieu, déjà dix heures ! — m’écriai-je pour sortir d’embarras. — Il faut que je parte…

— C’est vrai… déjà ! — dit madame Kerouët en regardant sa pendule.

Ordinairement, an moment de mon départ, Marie allait à la fenêtre pour voir quel temps il faisait : cette fois elle resta immobile.

Sa tante lui dit : « Mais vois donc s’il neige, mon enfant. »