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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/221

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Je restai assis.

« Cet homme est un brigand, monsieur !… cet homme est un assassin… monsieur !… — et j’accentuai d’un regard impérieux et résolu chacune de ces inculpations.

— Si vous n’étiez pas chez vous !!… — me dit Duvallon en fermant ses poings.

— Je ne suis pas un enfant, monsieur, et vos menaces sont ridicules. Parlons net, et finissons : la preuve que votre ami est un assassin, c’est que j’ai été blessé par lui à bord d’un yacht qu’il a attaqué dans la Méditerranée : est-ce clair ? La preuve que votre ami est un brigand, c’est que j’étais à bord du même yacht, lorsqu’il l’a fait lâchement naufrager sur les côtes de l’île de Malte : est-ce clair ? Enfin, les preuves que ces accusations sont fondées, c’est que l’ambassadeur d’Angleterre en France, c’est que le ministre des affaires étrangères, instruits par moi de la présence de ce misérable à Paris, ont provoqué les mesures qui eussent amené son arrestation, si vous ne l’aviez dérobé à la justice le jour de son mariage… est-ce clair, monsieur ?

Duvallon me regardait d’un air stupéfait ; il se mordait les lèvres avec rage… Je continuai :