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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/232

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aussi s’appliquer aux années passées près de vous.

« Vous n’y trouverez ni la date de la naissance de notre Arthur… de notre enfant… la plus grande félicité que j’ai encore ressentie… ni la date de ce jour affreux où je faillis vous perdre… ici… la plus terrible douleur qui m’ait encore torturé…

« Tant que dura l’exaltation, le paroxisme de cette joie inconnue, de ce chagrin inconnu… je ne pensai pas, je ne réfléchis pas, je n’agis pas, je n’existai pas…

« Lorsqu’on se voit souffrir, lorsqu’on se voit être heureux, le malheur ni le bonheur ne sont arrivés à leur dernier terme…

« Jusqu’alors j’avais atrocement souffert, j’avais eu des joies bien vives… mais je n’avais pas été tellement absorbé que la réflexion ne me restât.

« J’ai parlé de bonheur inconnu… Marie, et pourtant la date du jour charmant où je ne doutai plus de votre amour est sur ce journal… tandis que la date du jour de la naissance de notre Arthur ne s’y trouve pas…

« Votre âme si délicate comprendra, appréciera, n’est-ce pas ? cette différence si profonde.

« Quant a notre enfant, Marie, à notre bel