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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/231

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votre seul chagrin : l’heure est venue de vous en délivrer.

« Vous saurez quel est celui que vous avez épousé, et que, depuis deux ans, vous croyez condamné à une prison perpétuelle pour crime politique.

« Plus tard, vous saurez aussi pourquoi jusqu’ici je vous ai caché ce secret.

« Ces lignes que j’écris sur ce journal qui retrace presque tous les événements de ma vie, jusqu’au moment où nous avons quitté Cerval, seront les dernières que j’y tracerai…

« À quoi bon désormais ces froides confidences !…

« C’est dans votre cœur angélique, Marie, que j’épancherai désormais toutes mes impressions… ou plutôt l’unique et adorable impression de bonheur enivrant que je vous dois.

« Vous lirez donc ce journal, Marie ; vous verrez que si j’ai été bien coupable, j’ai bien souffert…

« Vous verrez racontées les premières émotions de notre amour…

« Depuis notre départ de Cerval j’ai interrompu ce journal… Qu’aurais-je pu écrire ? Ce que je vous ai dit pour l’avenir, Marie, doit