Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prie tous les jours le ciel qu’il nous conserve cette enfant.

— Et il la conservera, croyez-le ! les enfants silencieux et pensifs sont toujours rêveurs et un peu exaltés ; il n’y a rien d’étonnant à cela… Rassurez-vous… Allons, adieu, Irène ; et vous, madame Paul, assurez madame la princesse de Fersen de mes respects, et dites-lui combien je suis reconnaissant de la promesse qu’elle m’a faite de m’envoyer ainsi chaque jour ma petite amie…

— À demain donc, Irène, — et je l’embrassai tendrement.

— À demain, — me dit l’enfant toute Souriante d’un bonheur grave et mélancolique. »

Puis sa gouvernante l’enveloppa dans sa pelisse, et Irène s’en alla, non sans se retourner plusieurs fois en me disant encore adieu de sa main.

.........................

Superstitieux comme je le suis, prédisposé aux sentiments tendres et exaltés par mon amour pour Catherine, cette conversation avait soulevé en moi les émotions les plus contraires, émotions à la fois sombres et rayonnantes, cruelles et radieuses.

J’étais heureux… car les prédictions étranges de cette enfant, qu’elle répétait à sa mère,