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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/36

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mère, mais qu’elles n’étaient pas malheureusement aussi belles que les roses de Khios.

Ce souvenir de Catherine me charma, car je lui avais en effet parlé avec enthousiasme de ces admirables roses.

Depuis, chaque jour Irène me donnait toujours des roses ; puis, chaque jour aussi, elle me disait tout bas d’un air mystérieux, sans jamais se tromper en rien, ce que sa mère devait faire le soir… soit qu’elle dût aller à la cour, dans le monde ou au spectacle.

Grâce à cette aimable prévenance de madame de Fersen, je la rencontrais fort souvent. J’allais régulièrement à ses réceptions, je la voyais donc presque tous les soirs ; mais comme dans le monde je me bornais à la saluer très-respectueusement et à échanger avec elle quelques mots cérémonieux, nos rencontres restaient inaperçues.

Une ou deux fois j’allai à ses matinées ; mais, par un singulier hasard, ou plutôt à cause de l’empressement dont elle était l’objet, je ne l’avais jamais trouvée seule.

J’aurais pu la prier de m’accorder une entrevue qu’elle ne m’eût pas refusée ; mais fidèle à mon plan de conduite, je ne voulais pas la lui demander encore.