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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/59

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paraissant me laisser prendre aux louanges de M. de Serigny.

« Mais, — lui dis-je avec un sourire modeste, — en admettant, monsieur, ce qui n’est, je crois, qu’une illusion de votre bienveillance, en admettant, dis-je, que j’aie quelque succès dans le monde, et que même, relativement à mon âge, j’y sois un peu compté, je ne vois pas trop quelle utilité mon pays peut tirer de ces avantages.

— Personne mieux que moi ne peut vous en instruire, — me répondit le ministre avec un empressement assez maladroit, car il me prouva qu’il attendait cette question de ma part. — On fait de grands mots, de grandes phrases à propos de ce qu’on appelle la diplomatie… Or, le grand art de la diplomatie, savez-vous ce que c’est ? me demanda-t-il en accompagnant ces paroles d’un sourire rempli de bonhomie.

Je fis un signe de tête humblement négatif.

— Eh bien ! c’est tout uniment l’art de plaire… Comme il s’agit, toujours de demander ou de refuser, celui qui sait plaire sait presque toujours obtenir ; tandis que, s’il est obligé de refuser, il sait mettre assez de grâce dans ses refus