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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/63

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dire combien je m’estimerais heureux de pouvoir vous témoigner, à vous son fils, toute ma gratitude, puisque j’ai été assez malheureux pour ne pouvoir pas la lui témoigner à lui-même.

— J’ignorais complètement cette circonstance, dont mon père ne m’a jamais instruit, monsieur.

— Je le crois bien, et moi-même je ne puis vous donner aucun détail à ce sujet ! — s’écria M. de Serigny, — car cet important service intéresse aussi un tiers… et l’honneur m’impose le silence. Enfin, — reprit-il, — je vous le répète, je crois trouver en ce moment l’occasion de reconnaître les bontés de M. votre père, et de donner un digne serviteur de plus à mon pays, si toutefois vous êtes disposé à vouloir utiliser les rares avantages dont vous êtes doué.

— Mais, je vous le dis, monsieur, malgré le désir que je pourrais avoir d’entrer dans votre honorable carrière, sous d’aussi heureux hospices que les vôtres, jamais je ne croirai mon mérite à la hauteur de cette ambition…

— Mais, encore une fois, vous ne vous connaissez pas, ou vous ne voulez pas vous connaître, — reprit le ministre avec impatience, — et heureusement votre opinion ne fait rien