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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/62

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— Mais sans doute !… Ainsi, vous, par exemple, je suis convaincu, mais intimement convaincu que, si vous vouliez, je suppose, entrer dans la carrière diplomatique, vous pourriez rendre à la France les plus grands services ; car, non-seulement vous avez l’art de plaire, vos succès dans le monde le prouvent, mais vous avez encore des qualités très-solides et très-éminentes. »

J’avais deviné juste : la proposition que je soupçonnais allait sans doute suivre l’éloge de mon mérite. Voulant me prêter de bonne grâce à cette fantaisie du ministre, je répondis en feignant un étonnement confus de modestie :

« Y pensez-vous ? Moi, monsieur, moi entrer dans une carrière si épineuse ! mais je n’ai jamais eu la folie ambition de prétendre à un tel avenir.

— Écoutez-moi, » me dit M. de Serigny d’un air grave et paternel.

Et il me fit la confidence suivante, qui me parut un affreux mensonge :

« M. votre père m’a rendu un service… » Ici le diplomate fit une pause et un profond soupir… Puis il leva les yeux au ciel en répétant « Oh ! oui, un grand service !… Aussi, mon cher monsieur de ***, je ne saurais vous