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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/77

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M. de Serigny. Il s’était montré très-bienveillant pour moi, et je n’étais pas un Pommerive. Au contraire, je défendais mon ministre de toutes mes forces.

Les fonctions que je remplissais m’amusaient donc assez, par cela même que leur nullité contrastait d’une manière flagrante avec leur importance présumée.

Mais au moins la connaissance de ces réalités éveilla en moi des sentiments charitables ; je devins très-tolérant pour la suffisance gourmée, impitoyable, grâce à laquelle la plupart de nos agents diplomatiques en imposent toujours au public sur la valeur et sur la nécessité de leur emploi.

Sans ce prestige ils ne seraient pas.

Or, je l’avoue, si je n’ai jamais eu la fantaisie de me faire le compère ou la dupe d’un jongleur, jamais, lorsque j’ai cru deviner ses tours, je n’ai eu la méchanceté de le dire tout haut, pour priver ce pauvre diable de son auditoire, parce que je n’ai jamais pu supposer comment se pourvoirait à l’avenir un jongleur délaissé. Aussi les parents pauvres qui destinent leurs enfants à la carrière diplomatique devraient-ils, ce me semble, être assez sages, assez prévoyants, pour leur faire aussi apprendre quelque bon et