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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/76

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nullité des correspondances que j’avais sous les yeux, qu’autrefois mon père m’avait presque fait faire un cours de droit politique, et que j’avais étudié avec lui les plus célèbres négociateurs de la dernière moitié du dix-septième siècle… Notre trisaïeul ayant rempli plusieurs missions conjointement avec MM. d’Avaux, de Lyonne et Courtin, nous possédions à Cerval un double de ses dépêches et des leurs ; aussi, je l’avoue, cette lecture et ces études m’avaient rendu fort difficile.

M. de Serigny lui-même était un homme de capacité médiocre ; mais il avait assez de finesse, assez de tact et assez de pénétration pour suffire aux modestes exigences de sa position. Lorsqu’à la chambre il combattait l’opposition, il avait l’art d’éteindre, de noyer la discussion la plus chaleureuse dans le vague limpide de sa parole abondante, froide et monotone comme une chute d’eau.

D’ailleurs, au point de vue constitutionnel, M. de Serigny eût été tout aussi bien ministre de la marine, de la justice ou des finances, que ministre des affaires étrangères ; car au point de vue réel, spécial de ces ministères, il était incapable d’en remplir aucun.

Mais je gardais secrète ma manière de juger