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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/79

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deur d’Angleterre, qui avait vivement sollicité notre gouvernement de faire les plus actives recherches pour découvrir le pirate de Porquerolles, vint me dire qu’on était sur les traces de ce misérable, qu’on espérait l’atteindre, et me demaunda quelques nouveaux renseignements sur cette affaire. Il me prit par le bras, et nous causâmes dans l’embrasure d’une fenêtre pendant une demi-heure.

Il n’en fallut pas davantage pour faire croire que j’étais fort avant dans ce qu’on appelle si bénévolement les secrets d’État.

Ce ne fut pas tout : vers les onze heures j’allais sortir du bal, lorsque je me trouvai sur le passage du roi au moment où il se retirait.

J avais eu l’honneur de lui être présenté ; il s’arrêta devant moi, et me dit avec son habituelle et gracieuse affabilité :

« Je lis tous les jours votre rapport… j’en suis très-content ; il m’intéresse beaucoup ; c’est très-substantiel, et, grâce à vous, j’ai ainsi la moisson sans m’être donné la peine de la récolter…

— Le roi me comble, — dis-je à sa Majesté, — et son approbation est une faveur qui m’impose de nouveaux devoirs, dont je tâcherai de me montrer digne. »