Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/268

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nant, dit un autre, ils sont trop occupés.

— Faisons mieux que cela, reprit un troisième, l’Hôtel-Dieu est en face, transportons-y ce pauvre garçon ; on lui donnera les premiers secours ; une rallonge de la table servira de brancard et la nappe servira de drap.

— Oui, oui, c’est cela, dirent plusieurs voix, transportons-le et quittons la maison.

Jacques, corrodé par l’eau-de-vie, bouleversé par son entrevue avec Céphyse, était retombé dans une violente crise nerveuse.

C’était l’agonie de ce malheureux… Il fallut l’attacher au moyen des longs bouts de la nappe, afin de l’étendre sur la rallonge qui devait servir de brancard, et que deux des convives s’empressèrent d’emporter.

On céda aux supplications de Céphyse, qui avait demandé, comme grâce dernière, d’accompagner Jacques jusqu’à l’hospice.

Lorsque ce sinistre convoi quitta la grande salle du restaurateur, ce fut un sauve-qui-peut général parmi les convives ; hommes et femmes s’empressaient de s’envelopper de leurs manteaux afin de cacher leurs costumes. Les voitures, que l’on avait demandées en assez grand nombre pour le retour de la mascarade, se trouvaient heureusement déjà arrivées. Le défi avait été jusqu’au bout. L’audacieuse bravade