Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/332

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porté un admirable lot. Figurez-vous, mes chers pères, un magnifique poignard à manche de vermeil ; la lame, très-large, est creuse, et au moyen d’un mécanisme vraiment miraculeux, dès que la lame est plongée dans le corps, la force même du coup fait sortir plusieurs petites lames transversales très-aiguës qui, pénétrant dans les chairs, empêchent complètement d’en tirer la mère lame, si l’on peut s’exprimer ainsi ; je ne crois pas qu’on puisse imaginer une arme plus meurtrière ; la gaine est en velours superbement orné de plaques de vermeil ciselé.

— Oh ! oh ! dit l’autre prêtre, voilà un lot qui sera fort envié.

— Je le crois bien, répondit le révérend père ; aussi on le met, avec la Vénus et la boîte à rouge, parmi les gros lots du tirage de la Vierge.

— Que voulez-vous dire ? reprit l’autre avec étonnement, quel est le tirage de la Vierge ?

— Comment, vous ignorez…

— Parfaitement…

— C’est une charmante invention de la mère Sainte-Perpétue. Figurez-vous, mon cher père, que les gros lots seront tirés par une petite figure de la Vierge à ressort que l’on montera sous sa robe avec une clef de montre ; cela lui