Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/400

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teur Baleinier un signe qui semblait dire : Je suis prêt.

— Il faudrait d’abord ôter votre gilet de laine et votre chemise, mon père.

Honte ou pudeur, Rodin hésita un instant… seulement un instant… car lorsque le docteur eut repris : « Il le faut, mon révérend père ! » Rodin, toujours assis dans son lit, obéit, avec l’aide de M. Baleinier, qui ajouta, pour consoler sans doute la pudeur effarouchée du patient :

— Nous n’avons absolument besoin que de votre poitrine, mon cher père, côté gauche et côté droit.

En effet, Rodin étendu sur le dos, et toujours coiffé de son bonnet de soie noir crasseux, laissa voir la partie antérieure d’un torse livide et jaunâtre, ou plutôt la cage osseuse d’un squelette, car les ombres portées par la vive arête des côtes et des cartilages cerclaient la peau de profonds sillons noirs et circulaires. Quant aux bras, on eût dit des os enroulés de grosses cordes et recouverts de parchemin tanné, tant l’affaissement musculaire donnait de relief à l’ossature et aux veines.

— Allons, M. Rousselet, les appareils, dit le docteur Baleinier.