Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/545

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ce cas, son silence obstiné envers Faringhea depuis que celui-ci était entré dans le salon, l’alarmait fort, et il ne savait comment l’interpréter.

La veille, après avoir quitté M. Dupont dans un état d’anxiété facile à comprendre, le métis était revenu en hâte vers le prince, afin de juger de l’effet produit par la lettre de mademoiselle de Cardoville ; mais il trouva le salon fermé. Il frappa, personne ne lui répondit. Alors, quoique la nuit fût avancée, il expédia en toute hâte une note à Rodin, dans laquelle il lui annonçait et la visite de M. Dupont et le but probable de cette visite.

Djalma avait en effet passé la nuit dans des emportements de bonheur et d’espoir, dans une fièvre d’impatience impossible à rendre. Au matin seulement, rentrant dans sa chambre à coucher, il avait pris quelques moments de repos et s’était habillé seul.

Plusieurs fois, mais en vain, le métis avait discrètement frappé à la porte de l’appartement de Djalma ; vers les midi et demi seulement, celui-ci avait sonné pour demander que sa voiture fût prête à deux heures et demie. Faringhea s’étant présenté, le prince lui avait donné cet ordre sans le regarder et comme s’il eût parlé à tout autre de ses serviteurs ; était-ce défiance,