Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/168

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— De M. Hardy.

— Lui ?… mais il y a trois jours, tu devais, m’as-tu dit, aller le voir ?…

— Oui, mon père, je l’ai vu, mon digne frère Gabriel aussi l’a vu… et lui a parlé ! comme il parle… avec la voix du cœur : aussi l’avait-il si bravement ranimé, encouragé, que M. Hardy s’était décidé à revenir au milieu de nous ; alors, moi, fou de bonheur, je cours apprendre cette bonne nouvelle à quelques camarades qui m’attendaient pour savoir le résultat de notre entrevue avec M. Hardy ; je reviens avec eux pour le remercier. Nous étions à cent pas de la porte de la maison des robes noires…

— Les robes noires ? dit Dagobert d’un air sombre. Alors… quelque malheur doit arriver ;… je les connais.

— Tu ne te trompes pas, mon père, répondit Agricol avec un soupir ; j’accourais donc avec mes camarades, lorsque je vois de loin arriver une voiture ; je ne sais quel pressentiment me dit que c’était M. Hardy qu’on emmenait…

— De force ! dit vivement Dagobert.

— Non, répondit amèrement Agricol, non ; ces prêtres sont trop adroits pour ça ;… ils savent toujours vous rendre complices du mal qu’ils vous font, ne sais-je pas comment ils s’y sont pris avec ma bonne mère ?