Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/187

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mère, dit Blanche en levant les yeux vers le ciel.

— Alors, ma sœur… c’est peut-être un avertissement, que ce rêve… ce rêve que nous avons eu comme autrefois… en Allemagne.

— La différence… c’est qu’alors l’ange Gabriel descendait du ciel pour venir vers nous, et que cette fois il nous emmenait de cette terre pour nous conduire là-haut… à notre mère.

— Ce rêve s’accomplira peut-être comme l’autre, ma sœur ;… nous avions rêvé que l’ange Gabriel nous protégerait… et il nous a sauvées pendant le naufrage…

— Cette fois… nous avons rêvé qu’il nous conduirait au ciel ;… pourquoi cela n’arriverait-il pas aussi ?

— Mais pour cela,… ma sœur… il faudra donc qu’il meure aussi, notre Gabriel qui nous a sauvées pendant la tempête ?… Alors, non, non, cela n’arrivera pas ; prions que pour lui cela n’arrive pas.

— Non, cela n’arrivera pas, vois-tu ; c’est seulement le bon ange de Gabriel qui lui ressemble, que nous avons vu en rêve.

— Ma sœur, ce rêve… comme il est singulier ! Cette fois encore, ainsi qu’en Allemagne, nous avons eu le même songe… et trois fois le même songe.