Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/220

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vent, tous les jours, nous jeter à votre cou, vous embrasser, vous dire notre joie d’être auprès de vous ?

— Vous montrer, mon père, les trésors de tendresse et d’amour que nous amassions pour vous au fond de notre cœur, hélas ! bien tristes de ne pouvoir les dépenser ?

— Nous pourrons vous dire tout haut ce que nous pensions tout bas ?

— Oui… vous le pourrez… vous le pourrez, dit le maréchal Simon en balbutiant de joie, et qui vous en empêchait… mes enfants ?… Mais non, non, ne me répondez pas… assez du passé ;… je sais tout, je comprends tout ;… mes préoccupations… vous les avez interprétées d’une façon… cela vous a attristées ;… moi, de mon côté… votre tristesse, vous concevez… je l’ai interprétée… parce que ;… mais tenez, je ne fais pas attention à un mot de ce que je vous dis. Je ne pense qu’à vous regarder ; cela m’étourdit… cela m’éblouit ;… c’est le vertige de la joie.

— Oh ! regardez-nous, mon père… regardez bien au fond de nos yeux, bien au fond de notre cœur, s’écria Rose avec ravissement.

— Et vous y lirez bonheur… pour nous… et amour pour vous, mon père, ajouta Blanche.

— Vous… vous !… dit le maréchal d’un ton