Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/292

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me bien tenir. Il s’agit de quelque chose de difficile à arracher, j’en suis sûr…

— Écoute, toi qui es si brave, si bon, si juste, toi qui nous as louées quelquefois d’être courageuses comme des filles de soldat…

— Au fait… au fait…, dit Dagobert, qui commençait à s’inquiéter de ces précautions oratoires.

La jeune fille allait parler, lorsqu’on frappa discrètement à la porte. (La leçon que Dagobert avait donnée à Jocrisse avait été d’un exemple salutaire, il venait de le chasser à l’instant même de la maison.)

— Qui est là ? dit Dagobert.

— Moi, Justin, M. Dagobert, dit une voix.

— Entrez.

Un domestique de la maison, homme honnête et fidèle, parut à la porte.

— Qu’est-ce ? lui dit le soldat.

— M. Dagobert, répondit Justin, il y a en bas une dame en voiture. Elle a envoyé son valet de pied s’informer si l’on pouvait parler à M. le duc et à mesdemoiselles… On lui a dit que M. le duc n’y était pas, mais que mesdemoiselles y étaient ; alors elle a demandé à les voir… disant que c’était pour une quête.

— Et cette dame… l’avez-vous vue ?… a-t-elle dit son nom ?