Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/336

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collèrent à ses tempes, il pâlit… chancela… perdit connaissance, et fut transporté dans une pièce voisine pour y recevoir les premiers secours.

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Un hasard, concevable d’ailleurs, avait fait, à l’insu de madame de Saint-Dizier, une vérité de l’un de ses mensonges. Afin d’engager encore davantage les orphelines à se rendre à l’ambulance provisoire, elle avait imaginé de leur dire que Gabriel s’y trouvait, ce qu’elle était loin de croire ; car elle eût, au contraire, tenté d’empêcher cette rencontre, qui pouvait nuire à ses projets, l’attachement du jeune missionnaire pour les jeunes filles lui étant connu.

Peu de temps après la scène terrible que l’on a racontée, Rose et Blanche entrèrent, accompagnées de sœur Marthe, dans une vaste salle d’un aspect étrange, sinistre, où l’on avait transporté un grand nombre de femmes subitement frappées du choléra.

Cet immense appartement, généreusement prêté pour établir une ambulance temporaire, était décoré avec un luxe excessif ; la pièce alors occupée par les femmes malades dont nous parlons avait servi de salon de réception ; les boiseries blanches étincelaient de somptueuses dorures ; des glaces, magnifiquement