Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/387

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reuses qualités de Djalma, dont elle avait lu dans les livres des voyageurs de si brillants récits.

La jeune fille s’était imposé cette tendre et patiente étude du caractère de Djalma, non-seulement pour justifier l’amour exalté qu’elle éprouvait, mais encore parce que cette espèce de temps d’épreuve auquel elle avait assigné un terme l’aidait à tempérer, à distraire les emportements de l’amour de Djalma… tâche d’autant plus méritoire pour Adrienne, qu’elle ressentait les mêmes impatients enivrements, les mêmes ardeurs passionnées ;… chez ces deux êtres, si complètement doués par le Créateur, les brûlants désirs des sens et les aspirations de l’âme les plus élevées s’équilibraient, se soutenaient merveilleusement dans leur mutuel essor, Dieu ayant doué ces deux amants de la plus rare beauté du corps et de la plus adorable beauté du cœur, comme pour légitimer l’irrésistible attrait qui les attachait l’un à l’autre.

Quel devait être le terme de cette épreuve si pénible qu’Adrienne imposait à Djalma et à elle-même ? C’est ce que mademoiselle de Cardoville projette d’apprendre à Djalma dans l’entretien qu’elle va avoir avec lui, après le brusque départ de madame de Saint-Dizier.