Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/550

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taire, féconde, qui répandra sur le monde sa clarté, sa chaleur vivifiante comme celle de l’astre qui va bientôt resplendir au ciel…

— Oui, oui, ma sœur, je le sens, vos paroles sont prophétiques ;… oui… nous fermerons nos yeux appesantis en voyant du moins l’aurore de ce jour de délivrance… jour beau, splendide, comme celui qui va naître… Oh ! non… non… je n’ai plus que des larmes d’orgueil et de glorification pour ceux de ma race qui sont morts peut-être pour assurer cette rédemption ! saints martyrs de l’humanité, sacrifiés par les éternels ennemis de l’humanité ; car les ancêtres de ces sacrilèges qui blasphèment le saint nom de Jésus, en le donnant à leur compagnie, sont les pharisiens, les faux et indignes prêtres, que le Christ a maudits. Oui, gloire aux descendants de ma race, d’avoir été les derniers martyrs immolés par ces complices de tout esclavage, de tout despotisme, par ces impitoyables ennemis de l’affranchissement ; de ceux qui veulent jouir, comme fils de Dieu, des dons que le Créateur a départis sur la grande famille humaine… Oui, oui, elle approche, la fin du règne de ces modernes pharisiens, de ces faux prêtres, qui prêtent un appui sacrilège à l’égoïsme impitoyable du fort contre le faible, en