Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reprit le père Châtelain — un bon et honnête ouvrier comme vous, malheureux comme vous, avec un enfant si gentil, si bon fils, ça attendrirait des pierres… Mais le maître qui vous employait avant votre accident, comment ne fait-il rien pour vous ?

— Il est mort… — dit le Maître d’école après un moment d’hésitation — et c’était mon seul protecteur…

— Mais l’hospice des Aveugles ?…

— Je n’ai pas l’âge d’y entrer…

— Pauvre homme !… Vous êtes bien à plaindre !

— Eh bien ! vous croyez que si je ne trouve pas à Louvres les secours que j’espère, votre maître, que je respecte déjà sans le connaître, n’aura pas pitié de moi ?…

— Malheureusement, voyez-vous, la ferme n’est pas un hospice… Ordinairement ici on accorde aux infirmes de passer une nuit ou un jour à la ferme… puis on leur donne un secours… et que le bon Dieu les ait en aide…

— Ainsi, je n’ai aucun espoir d’intéresser votre maître à mon triste sort ? — dit le brigand avec un soupir de regret.