Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/229

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mensonge, de parler de violences ? Veux-tu une preuve de ta fausseté ? J’avais ordonné à Germain, mon caissier, de revenir hier soir, à dix heures, terminer un travail pressé ; il a travaillé jusqu’à une heure du matin dans une chambre au-dessous de celle-ci. N’aurait-il pas entendu tes cris, le bruit d’une lutte pareille à celle que j’ai soutenue en bas contre toi, méchante, quand tu n’étais pas aussi raisonnable qu’aujourd’hui ? Eh bien ! interroge demain Germain, il affirmera ce qui est : que cette nuit tout a été parfaitement tranquille dans la maison.

— Oh ! toutes les précautions étaient prises pour assurer son impunité ! — dit Rodolphe.

— Oui, monsieur ; car j’étais atterrée. À tout ce que me disait M. Ferrand je ne trouvais rien à répondre. Ignorant quel breuvage il m’avait fait prendre, je ne m’expliquais pas à moi-même la persistance de mon sommeil. Les apparences étaient contre moi. Si je me plaignais, tout le monde m’accuserait ; cela devait être, puisque pour moi-même cette nuit affreuse était un mystère impénétrable.