Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/394

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vais vous faire… ces motifs sont honorables, purs, je vous le jure…

— Je te crois… je les respecterai…

— Eh bien ! Monsieur… si… un jour… par un événement quelconque, je devais être séparé de vous, je vous supplierais de me faire entrer, par votre protection, au service de…

— Achève !

— De Mme la princesse de Montbar.

À ces mots, mon maître, d’abord presque pétrifié, parut ensuite ressentir une satisfaction si inespérée, qu’à mon tour je le regardai avec surprise…

— Il est des rencontres de pensée bien étranges, — dit-il d’un air pensif et pénétré.

— Comment cela, Monsieur ?

— Si j’avais soupçonné qu’au lieu d’accepter l’indépendance que je t’offrais, tu pouvais penser à servir quelqu’un, je t’aurais demandé comme une grâce… comme un sacrifice, d’entrer chez Mme de Montbar…

— Il serait vrai, Monsieur !!

— Tu la connais ?

— Monsieur…

— Cette question m’est échappée… ce sera la dernière… Eh bien donc ! que tu la connaisses personnellement ou non, Mme de Montbar est la meilleure, la plus noble créature qui existe… et comme un grand danger peut la menacer un jour ou l’autre… juge de mon bonheur de savoir auprès d’elle un serviteur tel que toi…

— La princesse serait menacée ?