Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À peine celle-ci l’eut-elle ouverte, qu’elle ne put s’empêcher de s’écrier :

— Lui aussi… à Paris !!!

Après avoir attentivement lu cette lettre qui lui était écrite par Martin, Basquine la jeta au feu, et, pensive, la regarda brûler en souriant d’une manière étrange ; puis, après quelques instants de rêverie, elle tressaillit et dit à Astarté :

— N’oubliez pas, je vous en prie, mes recommandations au sujet de la personne qui restera cachée ici… pendant quelques jours… je reconnaîtrai votre zèle et votre discrétion.

— Madame peut être sûre que le secret sera gardé… et bien gardé.

— Je compte sur vous, Astarté. Songez que la moindre imprudence pourrait causer de grands malheurs…

— Que Madame n’ait aucune crainte, je réponds de Leporello comme de moi-même.

— Je vous crois… prévenez-le aussi que je n’y suis absolument pour personne.

Ce disant, Basquine traversa une pièce qui suivait sa chambre à coucher, et se trouva bientôt en présence du vicomte.

À la vue de Scipion, Basquine fut agitée d’un frémissement imperceptible. Un éclair de joie infernale illumina son regard… Elle croyait toucher… elle touchait à cette vengeance depuis si long-temps méditée… attendue… Et cette vengeance pouvait être épouvantable…

L’expression qui, pendant un instant, donna une effrayante expression de méchanceté à la physionomie de