Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/258

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d’indiscrètes palpitations, lorsqu’elle sentit la botte de Scipion presser légèrement son brodequin… qu’elle ne retirait pas…

Le comte Duriveau redoutant de plus en plus quelque nouvelle folie de son fils, car il ne se méprenait pas sur la portée des attentions que le vicomte prodiguait à sa voisine, jetait de temps à autre sur lui un regard empreint d’une irritation contenue auquel Scipion répondait par un regard d’arrogant défi.

Soudain le vicomte, son père, et Martin qui se tenait debout derrière son maître, tressaillirent à un nom prononcé par l’un des convives.

Ce nom était celui de Basquine, nom déjà prononcé durant cette journée, d’abord par Beaucadet lors de la lecture du signalement de Bamboche, qui portait en tatouage sur le bras le nom de Basquine, puis par Mme Wilson lorsqu’elle avait parlé du transport que cette grande artiste, à la fois gazelle et rossignol, excitait sur la scène où elle jouait.

En entendant ce nom, les traits de Scipion exprimèrent une sorte de satisfaction contenue.

Les traits du comte trahirent une aversion pénible, les traits de Martin un étonnement profond, pensif, comme si ce nom éveillait en lui de nombreux souvenirs.

— Il faut prier M. le comte de nous édifier à ce sujet, puisqu’il arrive de la capitale, — dit M. Chalumeau.

— Sur quel sujet, mon cher Monsieur ? — dit le comte.